Depuis 2008 s’est ouverte une crise majeure produite par le capitalisme mondialisé. Au lieu de prendre conscience de l’impasse néo libérale et de rompre avec cette idéologie, l’Union européenne met en place des politiques d’austérité, avec l’appui des gouvernements
nationaux, qui n’ont d’autre but que de préserver les intérêts des plus riches.
Elles se traduisent dans tous les pays d’Europe par un recul des droits sociaux, des services publics, des protections pour les travailleurs et une explosion de la misère.
En France les derniers coups portés l’ont été par le gouvernement Ayrault avec les accords sur la compétitivité et la transposition dans la loi des accords minoritaires (ANI) signé par la CFDT, la CFTC, la CGC et le Medef. De nouvelles attaques se préparent sur les retraites.
Les jeunes, principales victimes des politiques d’austérité
Les jeunes sont davantage exposés au chômage que les autres groupes d’âge.
L’explosion du chômage et l’augmentation de la précarité des jeunes Européens créent une situation insoutenable.
En décembre 2012, 5,702 millions de jeunes de moins de 25 ans étaient sans emploi dans l’Union européenne, dont 3,624 millions dans la zone euro.
Lorsqu’ils travaillent, les jeunes ont souvent des « contrats atypiques ».
Ces contrats riment avec précarité, bas salaires et peu ou pas d’accès à la formation. Ils rencontrent des difficultés pour obtenir un logement et ont une protection sociale moindre.
Investir dans la jeunesse est indispensable pour garantir aux jeunes
une bonne formation et des emplois de qualité. Toutes les mesures doivent être prises pour enrayer le chômage et la précarité des jeunes.
Stopper les plans d’austérité
L’Union Européenne (UE), traité après traité accentue avec les gouvernements de ses États membres, une politique d’austérité qui freine l’activité économique, aggrave le chômage, entrave la transition
écologique, détériore les conditions de travail des salariés et de vie des citoyens, une politique de destruction des services publics et de la protection sociale.
L’austérité ne marche pas. Elle a un effet récessif sur l’économie et appauvrit les citoyens les plus vulnérables.
Nous nous opposons aux traités européens qui gravent dans le marbre une politique économique libérale et dessaisissent les
peuples de leurs droits démocratiques.
Depuis 2011, le « Semestre européen » permet à la Commission européenne et au Conseil des chefs d’État et de gouvernement de surveiller les projets de budgets nationaux et d’émettre des
« recommandations » avant que les parlements nationaux n’aient eu l’occasion d’en discuter. Le non respect de ses recommandations peut donner lieu à des sanctions dans le cas de déséquilibres « excessifs ».
Refuser le pacte budgétaire (TSCG)
Le nouveau traité, TSCG, dénommé « Pacte budgétaire », renforce considérablement les pouvoirs des instances européennes -Commission, Conseil, Cour de Justice- et accentue le déficit démocratique déjà présent dans l’UE. Il comprend plusieurs outils à inscrire dans les constitutions nationales sinon à un niveau législatif « contraignant et permanent », qui obligent durablement les États à effectuer les réformes « nécessaires » : la « règle d’or », qui impose un quasi-équilibre budgétaire, ainsi qu’un arsenal punitif renforcé pour les pays « laxistes ». Ce Pacte budgétaire dresse ainsi les contours d’une Europe technocratique qui écrase les peuples. Il ne va pas sauver l’Europe, mais l’enfoncer davantage dans la crise économique, sociale, écologique et démocratique.
Il faut rompre avec la logique d’austérité généralisée imposée par les gouvernements européens et la « Troïka » -Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI)- et libérer les États du pouvoir des marchés financiers.
Seule une politique européenne fondée sur des critères de convergence sociaux et fiscaux, de contrôle des capitaux, de sortie de l’emprise des marchés financiers et de grands projets économiques écologiquement compatibles, peut ouvrir la voie à une Europe sociale et solidaire.
Il est urgent de :
remettre en cause l’indépendance de la BCE, et donner aux États membres de la zone Euro le droit d’emprunter directement auprès de la BCE ;
interdire les transactions spéculatives sur les produits dérivés et sur les matières premières et empêcher la spéculation sur les dettes publiques ;
supprimer les paradis fiscaux ;
séparer les banques de dépôt et d’investissement ;
taxer les transactions financières ;
établir un contrôle public des banques et nationaliser des banques qui ont bénéficié d’une recapitalisation sur fonds publics. La création d’un pôle financier entièrement public doit être mise à l’ordre du jour ;
relancer l’activité économique en engageant la transition écologique, et assurer une vraie coordination des politiques macro-économiques.
Face aux politiques anti-sociales, les peuples d’Europe luttent.
Depuis plusieurs année le peuple grec s’oppose courageusement aux politiques austéritaires, la jeunesse espagnole est descendue dans la rue et a occupé les places créant le mouvement des indignés qui a essaimé dans le monde entier, les Islandais ont imposé à leur gouvernement le non remboursement des dettes contractées auprès des banques, etc.
Le 2 mars dernier au Portugal le mouvement « que la Troïka aille se faire voir » a rassemblé plus de 500 000 personnes contre les mesures anti-sociales du gouvernement avec le soutien de la CGTP.
Le syndicalisme européen doit se coordonner pour construire un grand mouvement de lutte à l’échelle du continent. Il faut en finir avec les politiques d’austérité impulsées par l’UE.
C’est pourquoi nous participons à l’action syndicale européenne
organisée par la CES le 14 mars 2013, à la veille du Sommet européen.