La dernière mouture de la loi de décentralisation comprend des différences importantes par rapport aux versions précédentes. Le transfert des CIO aux Régions et la mise à disposition des personnels ne figurent plus dans le projet. Après la bataille visant à rétablir le rôle des conseillers d’orientation psychologues et des DCIO dans la loi de refondation, cette modification acte le maintien du service public d’orientation de l’Éducation Nationale sous la responsabilité du Ministre ainsi que les Co-Psy et les DCIO comme fonctionnaires de l’État.

Ces décisions politiques sont le fruit d’une mobilisation des personnels qui, largement à l’initiative du SNES-FSU, ont mené avec détermination une campagne d’explications et d’actions. Explications en direction des parents et des élus sur la spécificité de l’orientation scolaire et l’importance des missions remplies par les CIO au sein du système éducatif. Actions contre la suppression du seul réseau public national d’orientation pour installer un service public d’orientation territorialisé.

Après cette première victoire, dont il faut se féliciter, la vigilance sur la mise en œuvre de la convention, prévue à l’article 26 du texte entre l’autorité académique et le président de Région est nécessaire : « La région coordonne les actions des organismes participant au service public de l’orientation. Une convention annuelle conclue entre le président du conseil régional et l’autorité académique définit les conditions dans lesquelles l’État et la région coordonnent l’exercice de leurs compétences respectives au niveau régional ». Il ne saurait être question de réintroduire une régionalisation déguisée des CIO, par cette convention ou par le biais des expérimentations préconisées par le Ministère de l’Éducation nationale. Il faut maintenir la pression contre un éventuel revirement de la position interministérielle.

Pour cela, au-delà de mobilisations spécifiques, les conseillers d’orientation-psychologues et les directeurs de CIO sont appelés à participer aux actions engagées avec les autres personnels, le 6 avril à Paris à l’appel de la FSU, afin de faire avancer des propositions ambitieuses pour le système éducatif.

Marie-Laurence Moros

voir aussi : Acte III de la décentralisation et loi de refondation de l’école : Des enjeux lourds pour la formation professionnelle