C’est le défi que nous nous étions lancé face aux conditions exceptionnellement mauvaise de cette rentrée scolaire. Après avoir sacrifié le remplacement et imposé un recours de plus en plus important à la précarité, notre administration a choisi cette année de faire les suppressions de postes au dépend des stagiaires. Ceux-ci vont débuter devant les élèves à temps plein et sans formation alors que, comme c’était le cas il y a quelques années et comme nous le revendiquons, ils auraient besoin d’un allègement de service et d’une formation en alternance (4 à 6 heures de cours à assurer par semaine et le reste du temps pour suivre les formations IUFM et réfléchir à leurs pratiques pédagogiques et aux contenus de leurs cours).

Pour le Snes, il n’était pas possible que ce nouveau coup porté à l’Éducation Nationale et à notre conception du métier soit éclipsée par la bataille sur les retraites toute primordiale qu’elle soit.

C’est pourquoi nous avons appelé les collègues à deux journées de grève, le 6 pour l’emploi, les salaires et contre les différentes réformes Chatel mises en place à cette rentrée dans le second degré et le 7 pour les retraites. Dans ces conditions, et le Snes partant pratiquement seul à la bataille, les chiffres de grèves pour le 6 ne pouvaient guère être fameux mais cet appel a trouvé un écho favorable dans un certain nombre d’établissement qui se sont mobilisés (tracts aux parents) et ont participé nombreux au rassemblement devant le Rectorat.

L’assemblée générale de l’après midi a permis de faire ressortir les difficultés de cette rentrée : nombreux collègues nommés sur deux établissements, cours non assurés ou assurés par des vacataires que le Rectorat refuse de contractualiser dès la rentrée alors que ce serait nécessaire, inquiétude et découragement des stagiaires qu’il nous faudra soutenir y compris syndicalement, difficultés de la mise en place de la réforme des lycées, usine à gaz qui servira à supprimer de nouveau des postes l’année prochaine en particuliers en STI… Les collègues présents ont estimé que la grève du 6 ne nuisait pas à la mobilisation du lendemain, bien au contraire, qu’elle avait bénéficié d’un bon suivi médiatique et se sont déclarés à l’attente de suites rapides…

Serge Paillard