La précarisation de l’ESRP (enseignement supérieur et recherche publique)

est en explosion ces dernières années. Au CNRS, entre 2006 et 2008 : +17.2% de précaires (doctorants non compris) -1.5% de permanents. Dans tout l’ESRP c’est entre 45 000 et 50 000 personnes dans la précarité.

NON A LA PRÉCARITÉ :
"-" P comme Pas de statut clair et donc aucune revalorisation

"-" R comme Rémunérations faibles, au lance-pierre, ou pas du tout

"-" E comme Être à la merci de ses supérieurs hiérarchiques

"-" C comme Cumuler les employeurs, les financeurs et les fonctions

"-" A comme Aucune possibilité de se projeter dans l’avenir

"-" R comme Rémunération non adaptée aux diplômes et à l’expérience

"-" I comme Inégalité

"-" T comme Totalement instable

"-" E comme n’Être jamais reconnu(e) comme un personnel à part entière

Quelques témoignages :

Une docteure sans poste :

« Depuis l’obtention de ma thèse en 2004, je suis dans une situation précaire. J’ai effectué un post-doc à l’IRD en ayant trouvé par moi-même le financement pendant 2 ans et qui n’était pas très élevé (1200 euros par mois). J’ai ensuite eu quelques mois de vacations et un CDD de 6 mois en tant qu’IR cette année. J’ai accepté de travailler bénévolement à un moment pour terminer un article de mon travail de post-doctorat et la même chose m’était demandée suite à mon CDD. Cette année là, j’ai refusée… ce qui n’a pas été compris et jugé comme un manque de motivation et de passion pour le travail de chercheur… En trois ans, j’ai vu le nombre de postes des concours de CR diminuer drastiquement et ne permettant pas d’être optimiste quant à l’obtention d’un poste. Je suis au chômage depuis 6 mois et si ma situation professionnelle ne change pas, je serai au RSA dans 1 mois. »

Une BIATOSS de l’université :

Embauchée depuis 6 ans à l’université en CDD, cette jeune bibliothécaire s’attache à faire son travail le plus soigneusement possible. Un jour, elle apprend qu’au gré d’une réorganisation de service son emploi va être supprimé et son CDD n’est pas renouvelé. Quelques mois plus tard, elle apprend qu’une nouvelle personne vient d’être recrutée sur son poste ! L’incompréhension règne. Elle décide de porter plainte au TA. Au prix de 3 années de vraie galère, elle parvient à faire revenir l’université sur sa décision qui lui propose un CDD de 2 mois !!! Pendant les 3 années, après la perte de son emploi, elle ne réussira pas à décrocher un autre emploi car les entreprises contactées sont réticentes en raison de son recours au TA.

Transmis par Sophie Achard (SNCS-FSU Campus)