Pour une fois qu’il suffit de dire non pour faire s’effondrer une réforme ! Ne PACTISONS pas !
Encore une fois, c’est un rejet unitaire de toutes les organisations syndicales. Encore une fois, le gouvernement ne soumet même pas au vote (ici du CSA MEN) une de ses réformes :
Les enseignant.es français ont vu en 20 ans leur pouvoir d’achat se dégrader considérablement : près de 20% de pouvoir d’achat en moins, soit environ deux mois de salaire !
L’inflation galopante depuis la guerre en Ukraine aggrave encore les constats.
Pour autant, les personnels les plus précarisé.es, AED et AESH, ne sont même pas inclus dans le PACTE du ministère de la misère l’Éducation Nationale.
En France, les enseignant.es du 1er degré sont les personnels qui effectuent le plus grand nombre d’heure devant les classes les plus chargées des pays de l’OCDE, pour une des plus faibles rémunérations !
Les engagements du président (augmentation de 10% des salaires, sans conditions) de 2022 ne sont pas tenus. En lieu et place, le PACTE se limite à 4% d’augmentation en doublant l’ISAE/ISOE, ce qui ne compense même pas l’inflation !
Le cynisme gouvernemental est particulièrement pervers : au moment où il impose de force 2 années de travail supplémentaires pour officiellement rééquilibrer les caisses de retraite, il choisit de verser des primes non imposables, désocialisées, non pérennes plutôt que du bon vieux salaire dont une proportion vient automatiquement cotiser pour les retraites !
Fidèle au « en même temps » présidentiel, le ministère mélange tout et fait n’importe quoi : puisque les salaires insuffisants commencent à se voir, puisque les enseignant.es démissionnent davantage, puisque les concours peinent à recruter, puisque les contractuel.les y réfléchissent à deux fois avant de s’engager dans un travail aux conditions de plus en plus pénibles, on va aussi régler le problème du remplacement des professeurs !
Il suffit de proposer à des volontaires (en réalité des agents qui soufrent de leurs salaires insuffisants) de travailler davantage pour gagner un peu plus !
Et hop, peu importe comment ça va s’organiser sur le terrain, peu importe l’intérêt des élèves, peu importent les motivations pédagogiques, peu importe l’alourdissement des journées de travail, peu importe la disparition de l’enseignement de la technologie en 6e. Et comme d’habitude on va commencer par charger la barque de la voie professionnelle, puisque de toute façon les enfants des électeurs de Macron n’y vont pas !
Au passage, on écrabouille le statut du fonctionnaire, en lui faisant signer un contrat comme dans le rêve néo-libéral !
Accepter une mission du PACTE, c’est renoncer à lutter pour de réelles augmentations de salaire pour toutes et tous.
Sur le site du Robert en ligne, on trouve la vieille définition selon le Dictionnaire universel de Furetière (1690):
« PACT, ou Pacte s. m.
PACT, se dit plus particulièrement des consentements qu’on donne aux impostures & sortilèges de ceux qui prétendent faire des choses merveilleuses par la puissance ou le ministère du Diable »