Les organisations syndicales réunies en groupe de travail intersyndical proposent à leurs structures et militants de diffuser le texte ci-dessous (voir le tract en document attaché).

L’objectif du Front National est de diviser les travailleurs et d’anéantir les conquêtes sociales. C’est pourquoi les organisations syndicales réagissent.

Les promesses du gouvernement et du président de la république se traduisent aujourd’hui en déceptions, amertume, souffrances. C’est dans ce contexte que surgit de nouveau la promotion médiatique et politique des idées du Front national.

De vieilles idées toujours aussi dangereuses pour le monde du travail

Sa stratégie est de faire croire aux salariés que ce parti prend en compte les revendications sociales.

Mais son programme est en réalité de servir les riches et le patronat : attaque contre la durée du travail, remise en cause des retraites, destruction du code du travail, interdiction du droit de grève, réduction des dépenses

publiques.

Le FN considère le syndicalisme comme « un des maux qui asphyxient l’entreprise française […] un des obstacles majeurs aux réformes nécessaires de la société française ».

Pour le FN, le syndicalisme devrait être uniquement basé sur des organisations professionnelles par branche, au service du patronat … comme du temps de la charte du travail de Pétain, au moment de l’occupation en 39-45 !

« La thèse de la préférence nationale n’est pas compatible

avec les valeurs fondamentales du syndicalisme »
ont rappelé dans une déclaration commune la CFDT, la CGT, la FSU, Solidaires et l’UNSA.

Ils ajoutent :

« l’exclusion, le rejet de l’autre, le repli de la France sur elle-même et la

fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation

de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l’histoire en témoigne, ne peuvent conduire qu’au pire. »

Comment imaginer que les syndicats puissent défendre de manière différente des salariés en raison de leur nom ou leur origine ?

Impensable ! C’est pourquoi nous appelons nos militants à défendre ces valeurs et empêcher l’instrumentalisation du syndicalisme par le FN, qui n’est pas un parti comme les autres et dont les valeurs s’opposent aux nôtres.

- Mise en cause de la retraite, apartheid social, augmentation des impôts

indirects, cadeaux fiscaux aux entreprises et aux ménages privilégiés, telles

sont les vraies orientations du programme social du Front National.

- Sur la Fonction publique, les récentes et soudaines déclarations d’amour adressées par Marine Le Pen aux fonctionnaires sont une tromperie. Marine Le Pen dénonce la « fuite en avant des collectivités territoriales » qui « devront enfin maîtriser leurs effectifs ». En fait, c’est la même politique de réduction des effectifs que celle menée par Nicolas Sarkozy.

- Le FN est contre le travail des femmes ! Le FN veut favoriser le recours au congé parental prolongé, pour maintenir au foyer une partie importante des femmes. Dans le même esprit « Travail-Famille-Patrie », le FN propose un

référendum visant à donner à la vie un caractère sacré dès la conception, c’est-à-dire remettre en cause le droit à l’avortement. Il prône le déremboursement de l’interruption volontaire de grossesse. Les femmes ont lutté pour obtenir le droit de disposer librement de leur corps, le droit de

travailler, d’être indépendantes. Accepter la politique du FN aujourd’hui, c’est accepter un retour en arrière vers l’ordre moral.

- En matière de retraites, le FN veut supprimer toute notion d’âge légal et n’ouvrir le droit à la retraite que sur le seul critère de 40 annuités cotisées. Il renvoie la question de la prise en compte de la pénibilité à des négociations par branche, ouvrant ainsi la voie à de fortes inégalités entre secteurs.

- Le FN prend le parti des profits ! Le Front National attribue le bas niveau des salaires à la « concurrence de la main d’œuvre du tiers-monde qui s’exerce par le biais de l’immigration et des échanges commerciaux ». Silence total sur l’explosion des profits et des dividendes ! Pire encore, il veut les augmenter en multipliant les cadeaux fiscaux aux entreprises : allègements de charges, suppression de l’impôt sur les sociétés, suppression de la taxe professionnelle…

- La régularisation des sans-papiers, ce n’est pas le problème, c’est la solution ! Le refus de régulariser les sans-papiers, leur maintien dans une zone de non droit, est un facteur d’abaissement des salaires et garanties collectives de tous les salariés. L’existence d’un nombre important de travailleurs sans-papiers est avant tout une arme aux mains des patrons pour faire fructifier leur taux de profit.

- L’immigration un coût pour le pays ? FAUX ! Selon une étude parue en 2010, réalisée pour le compte du ministère des Affaires sociales,

l’immigration est une bonne affaire pour les finances publiques. En 2009, les immigrés ont reçu de l’État 47,9 milliards €, via les retraites, les aides au

logement, le RMI, les allocations chômage et familiales, les prestations de santé… Dans le même temps, ils ont contribué pour 60,3 milliards au budget de l’État (impôt sur le revenu : 3,4 milliards € ; impôt sur le patrimoine : 3,3 milliards € ; impôts et taxes à la consommation : 18,4 milliards € ; impôts locaux et autres, 2,6 milliards € ; CRDS et CSG, 6,2 milliards € ; cotisations sociales, environ 26,4 milliards €). Soit un solde positif de 12,4 milliards € pour les finances publiques.

- Répression accrue pour les syndicalistes et de ceux qui luttent pour

améliorer leur vie !

Marine Le Pen, au moment du mouvement contre la réforme des retraites en 2010 : « Ensemble, gouvernement et syndicats jettent la France dans le

chaos… La tolérance zéro doit s’appliquer à tous les émeutiers ».