Ce matin, 26 juillet 2012, vers 6h le campement situé à La Tronche boulevard de la Chantourne a été encerclé par les forces de l’ordre et le boulevard a été coupé au niveau du rond-point d’un côté et du passage sous la voie rapide de l’autre pour éloigner le plus possible les témoins du champ d’action. Prévenus de l’imminence de l’« évacuation » du camp, des militants de notre collectif étaient présents sur place avant l’arrivée des forces de l’ordre et ont pu mobiliser les personnes solidaires avec les plus démunis. Près d’une centaine de personnes étaient présentes dans la matinée en essayant d’apporter aide juridique, matérielle et réconfort moral aux familles souvent avec bébés laissées sans aucune assistance en plein soleil sur le trottoir. De nombreux passants ont apporté leur soutien parfois aux camarades de classe de leurs enfants. Il faut noter qu’aucun service n’était présent sur place pour l’accompagnement social et l’hébergement…
Nous dénonçons l’arbitraire qui consiste à délivrer des OQTF (Obligation à Quitter le Territoire Français) préétablies ne tenant pas compte
du droit de rester 3 mois en France suite à une récente entrée sur le territoire,
de la séparation d’une épouse menacée d’expulsion de son mari hospitalisé et lourdement handicapé qui pourtant ont reçu le 25 juin l’accord pour un hébergement dans le cadre de la loi DAHO…
Mais ce qui révolte le plus est la destruction des biens des personnes séance tenante (caravanes, voitures, affaires…), la police ne permettant d’emmener qu’un chariot d’objets en une seule fois.
Malgré les nombreuses demandes faites tant auprès de l’État que des collectivités (mairie de La Tronche, Conseil Général, Métro), ce campement avait été laissé volontairement à l’abandon (aucun service de propreté, de dératisation, aucun point d’eau, ni de sanitaires). Ceci a permis au maire de lancer une procédure d’abandon de terrain qui, si elle aboutit, pourrait spolier le propriétaire actuel de ce terrain très bien placé qui devrait devenir constructible après les travaux en cours contre les crues. Cet éclairage permet de décrypter mieux les intentions cachées des uns et des autres et qu’importe que ce terrain soit habité ! « Qu’ils aillent voir ailleurs, ce n’est pas notre problème ». Toujours la même politique de la patate chaude que l’on se repasse sans agir.
Demain un nouveau terrain vague bien propre clôturé par des fossés existera à cet endroit pendant qu’une centaine de personnes seront à la recherche d’un nouvel abri fuyant la misère et la xénophobie qui règne dans leur pays mais aussi aujourd’hui dans le nôtre. D’autres auront été expulsées avant que la justice puisse dire le droit et leur donner raison de rester, comme cela a déjà été le cas l’an dernier pour le camp des Glairons à Saint Martin d’Hères.
Quand s’arrêtera cette politique d’exclusion des plus démunis ? Le changement, c’est pour quand ?
Le collectif « La Patate Chaude », le 26 juillet 2012
http://collectif16septembre.wordpress.com
Voir aussi : Communiqué de Roms Action
communiqué de la LDH – Grenoble