Aujourd’hui, 24 novembre 2015, un peu partout en France, les retraités expriment leur colère et réaffirment leur volonté de pouvoir vivre dignement leur retraite.

Nos organisations sont engagées depuis plusieurs mois dans la préparation de cette journée nationale d’action décentralisée pour la défense du pouvoir d’achat des retraité-es, il a fallu adapter les formes d’expressions revendicatives en fonction de l’état d’urgence décrété dans notre pays et tenir compte du renforcement des mesures sécuritaires suite aux attentats.

Nos organisations syndicales et associatives de retraité-es ont été choquées par les attentats meurtriers qui viennent d’endeuiller notre pays.

Elles tiennent à témoigner leur soutien et leur totale solidarité à l’ensemble des familles touchées par la tragédie du vendredi 13 novembre.

En assurant aux victimes et leurs proches notre solidarité, nos organisations tiennent d’abord à réaffirmer notre détermination à lutter contre toutes les atteintes à la démocratie, à la paix et aux libertés.

La meilleure réponse que nous pouvons apporter au terrorisme c’est d’être là aujourd’hui. Nous ne céderons jamais au fondamentalisme, à l’obscurantisme et à la régression.

De même, plus que jamais, nous appelons les retraités et plus largement le monde du travail à refuser les reculs sociaux et à se mobiliser pour améliorer leurs conditions sociales.

Nous refusons que l’expression revendicative et le mouvement social soient muselés.

En juin 2015 les 9 syndicats et associations ont décidé de faire signer massivement la carte pétition pour obtenir le relèvement des pensions dès cette année.

Le 1er octobre 100 000 cartes/pétitions ont été remises auprès du Président de la République.

L’annonce d’une revalorisation à « hauteur » de + 0,1% à dater du 1er octobre vient résonner comme une nouvelle provocation à l’égard des retraités.

Ainsi, pour une pension de 1 000 €, la hausse sera de 1 € !

Quel mépris !

Alors que depuis avril 2013 les retraités font déjà les frais du blocage des pensions de retraites, ils subissent de plein fouet les hausses d’impôts, la suppression d’exonérations, etc.

L’indexation des retraites sur les prix participe et aggrave la baisse régulière des pensions.

En effet l’indice des prix ne représente pas les dépenses de la vie quotidienne, il prend en compte des éléments qui ne correspondent plus à rien et non à la réalité !

Les factures de gaz, d’électricité, des produits alimentaires, des assurances, du logement sont bien supérieures à 0,1%.

Concernant la fiscalité des mesures restrictives ont été voté avec des conséquences insupportables :

La majoration de la pension pour avoir élevé au moins trois enfants est maintenant imposable. Cela touche près de 3 millions de retraités.

Les veuves et les veufs qui bénéficiaient d’une demi-part fiscale supplémentaire pour le calcul de l’imposition sont ramenés à une part.

Toutes ces mesures fiscales se conjuguent et s’additionnent.

Si le montant du revenu imposable augmente, l’impôt aussi.

Des milliers de retraités modestes ont reçu, à leur grande surprise, un avis d’imposition pour la première fois. Ensuite, c’est comme une chute de dominos. Si vous payez des impôts sur le revenu, vous êtes assujettis à la taxe d’habitation, à la redevance télé, à la taxe foncière.

Votre taux de taxation de la CSG peut passer de 3,8% à 6,6%. Sans parler des plafonds de ressources déterminant les barèmes pour obtenir des aides à domicile, des aides au logement, etc.

Le gouvernement a réussi un tour de passe-passe inédit.

Il a trouvé le moyen de faire augmenter les revenus imposables sans accorder un centime d’augmentation des pensions.

Partout dans le pays, nos organisations n’ont eu de cesse de demander auprès des élus, du président de la République la suppression des mesures fiscales qui frappent les retraités, l’arrêt du gel des pensions.

Subitement, parlementaires,gouvernement, médias découvrent la gravité de la situation faite à des milliers de retraités.

Ce qui se passe actuellement montre combien, au fil des années, les gouvernements sont sourds aux revendications des retraités.

Souhaitons que cette subite réaction de la majorité gouvernementale concernant les mesures fiscales ne soit pas seulement à mettre en lien avec la prochaine échéance électorale !

Nos organisations de retraités exigent des mesures d’urgence du gouvernement, nous revendiquons :

"-" L’arrêt du gel des pensions et l’abrogation des mesures fiscales régressives contre les retraités ;
"-" L’augmentation des pensions directes et de réversion pour les femmes et les hommes ; l’amélioration du pouvoir d’achat des retraités, et aucune pension inférieure au SMIC pour une carrière complète ;
"-" Le retour à une revalorisation annuelle des pensions au 1er janvier de l’année prenant en compte l’évolution des salaires ;
"-" La mise en œuvre au 1er janvier 2016 d’une loi sur l’adaptation de la société au vieillissement avec la prise en charge de la perte d’autonomie par la Sécurité Sociale ;
"-" Le développement et le renforcement des services publics indispensables à une vie digne, en particulier dans le domaine de la santé et de l’aide à la personne.

Les organisations syndicales et associatives de retraités, CGT, FO, FSU, UNRPA, LSR

Seuil de pauvreté : 954 € / mois

SMIC : 1457 € brut / mois pour 35 heures par semaine

ASPA (remplace le minimum vieillesse) : 800 €

Minimum contributif du régime général pour une carrière complète : 629 €