Le Sénat avait adopté en première lecture le 29 avril 2008 le projet de loi sur la mobilité des fonctionnaires. Les mobilisations du printemps 2008 dans différentes administrations et notamment aux impôts, celles historiques du 29 janvier, 19 mars et 1er mai de cette année ont maintenu une pression sociale sur le gouvernement. La mobilisation des fonctionnaires a ainsi permis de repousser par 3 fois la présentation à l’Assemblée Nationale de ce texte scélérat. Aujourd’hui les vacances arrivent et le gouvernement pourrait bien décider de passer en force pendant l’été. Nous devons obtenir le retrait de ce projet de loi qui détruit le statut et sans laquelle la pleine mise en œuvre de la RGPP est compromise.
En effet, cette Révision Générale des Politique Publiques vend la fonction publique pour économiser 15 millions. Aujourd’hui devant les milliards dépensés pour sauver le système bancaire malade de la spéculation, on mesure mieux l’absurdité de l’argument, cachant en fait la volonté de faire payer aux fonctionnaires notamment, la politique libérale du pouvoir.
Dans l’ensemble des fonctions publiques, à des degrés divers de progression, la même politique est appliquée : restructurations, fusions de services, abandon de missions. Tout cela en supprimant toujours plus d’emplois. L’hôpital public, l’école, l’université sont menacés. Mais aussi l’action sociale, le droit au travail, la santé publique avec les attaques sur la Direction de la Concurrence de la Consommation et de la Répressions des Fraudes, les services vétérinaires, l’agriculture ou encore la recherche fondamentale, la météo, l’aide aux travailleurs en recherche d’emploi, la neutralité et l’efficacité des services financiers et de la justice. Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle illustre l’opération de casse d’ampleur historique. La stratégie du gouvernement est claire : nous diviser en nous attaquant les uns après les autres ; y compris au sein d’une même administration, tous les services ne sont pas touchés en même temps.
Aujourd’hui nous devons prendre conscience que ce qui nous rapproche et nous unis TOUS, c’est notre intérêt commun de bloquer le projet de loi sur la mobilité des fonctionnaires.
Cette loi attaque notre statut, nos conditions de travail, notre sécurité d’emploi et la fonction publique elle-même :
Rappelons quelques grandes lignes destructrices :
art 6 : ouvre la porte de l’individualisation de la rémunération.
art 9 et 10 : l’embauche généralisée de contractuels et le recours à des intérimaires va miner la qualité du service public rendue par des salariés exploités et précaires. Nous avons l’exemple de France Télécom, de la Poste.
art 8 : la fin de la garantie d’un emploi à temps complet pour tous les fonctionnaires. Nous pourrons être sur 3 emplois à temps partiel entre les 3 fonctions publiques. Inutile de souligner ce que cela induit comme dégradation des conditions de travail, de compétence, et de missions de service public sabotées.
art 7 : la fin de la garantie de notre emploi, pierre angulaire de notre neutralité, notre indépendance. Demain si la loi passe notre emploi pourrait être supprimé (rappelons que le pouvoir prévoit un plan social dans la fonction publique : 200 000 emplois supprimés d’ici 2012).
Nous serons prié(e)s d’accepter une des 3 propositions d’emploi qui nous seraient faites, n’importe où, dans n’importe quelle « administration » même sur plusieurs emplois à temps partiel… Refuser ces 3 emplois « acceptables » (comme pour les chômeurs aujourd’hui) et nous serons MIS EN DISPONIBILITÉ D’OFFICE.
Nous serions des fonctionnaires, sans emplois et sans salaire.
Nous serions de nouveaux chômeurs, alors qu’il y en a déjà beaucoup trop,
Pensons aussi à nos enfants qui ont besoin d’emplois stables !
Faisons un bilan de l’existant :
Les conditions de travail se dégradent partout. La pression sur les fonctionnaires pour obtenir d’eux toujours plus de polyvalence avec toujours moins de formation et de moyen augmente.
Partout c’est la perte de la fierté du travail bien fait par des fonctionnaires formés et qualifiés.
Partout c’est le stress et l’inquiétude de l’avenir.
Alors partout c’est la colère devant le sacrifice imposé par cette politique de l’usager, de l’éducation, de la santé et de notre société solidaire !
Laissons exploser notre colère et rendons la efficace !
Fonctionnaires, nous avons une lutte en commun à mener, la défense des emplois et des statuts de la Fonction PUBLIQUE.
Non, il n’y aura pas assez d’emplois pour tout le monde devant ce rouleau compresseur.
Non, les conditions de travail ne sont pas meilleures chez le voisin.
Nous ne devons pas accepter d’être sacrifiés sur l’autel de la rentabilité inconciliable avec l’idée même de mission de service public.
Notre statut dégagé de la notion de profit garantit un service public de qualité rendu dans l’intérêt général à tous et partout sur le territoire français.
Tous ensemble nous sommes plus forts. Faisons capoter ce projet de loi. Imposons son retrait !
Tous ensemble dans la rue le samedi 13 juin.
TOUS A LA MANIFESTATION INTERPROFESSIONNELLE
SAMEDI 13 JUIN, 14H à GRENOBLE
Cours Jean Jaurès (angle avenue Alsace Lorraine)
POUR NOS EMPLOIS, NOS SALAIRES, NOTRE STATUT
POUR LE RETRAIT DU PROJET DE LOI SUR LA MOBILITÉ
ET LA SAUVEGARDE DES SERVICES PUBLICS