Des événements d’une gravité extrême meurtrissent la Palestine. L’escalade n’a pas débuté avec la mort de deux colons israéliens fin septembre. Elle a débuté il y a longtemps, et s’est poursuivie durant des années.

Depuis le 1er octobre, les forces israéliennes ont tué 46 Palestiniens, dont 10 enfants, et des milliers de Palestiniens ont été blessés en raison d’un recours excessif à la force par les forces de sécurité israéliennes à Gaza, en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et contre des palestiniens citoyens d’Israël. Cette politique du « tirer pour tuer » s’inscrit dans le sillage de nombreuses autres décisions prises par le cabinet de sécurité israélien qui généralisent les punitions collectives et intensifient les pratiques de l’occupation dont l’isolement de quartiers palestiniens de Jérusalem-Est et la multiplication des points de contrôle.

Depuis 1967, Israël occupe la Palestine : Cisjordanie, bande de Gaza et Jérusalem-Est qu’elle a annexée, décidant d’en faire sa capitale au mépris du droit international. Ce sont 400 000 colons israéliens qui sont installés en Cisjordanie sur des terres confisquées aux Palestiniens et 200 000 à Jérusalem dans des colonies (appelées quartiers par les Israéliens) qui encerclent les quartiers palestiniens. Cette occupation et cette colonisation de la Palestine s’accompagnent de la construction – condamnée par la communauté internationale – d’un mur visant à accentuer la confiscation des terres et à enfermer les Palestiniens. Restrictions de circulation, arrestations arbitraires, détentions sans motif ni jugement, destructions des cultures, agressions, confiscation de l’eau, tel est le quotidien des Palestiniens vivant sous occupation depuis 48 ans, tel est le quotidien d’une jeunesse qui n’a rien connu d’autre que les humiliations et les frustrations. Et n’oublions pas Gaza dont la population survit sous un blocus inhumain depuis 8 ans. Il s’agit d’un conflit colonial et non d’un conflit religieux comme certains espèreraient le faire croire.

Rappelons deux choses :

• le transfert d’une partie de sa population par la force occupante sur les terres occupées – autrement dit la colonisation – est défini comme un crime de guerre par la 4ème convention de Genève.

• le droit international reconnait à un peuple vivant sous occupation le droit de résister à l’occupant par les moyens qu’il juge nécessaires.

En l’absence d’intervention internationale pour mettre fin à l’occupation, en l’absence d’actions sérieuses des gouvernements pour mettre fin à l’impunité d’Israël, en l’absence de toute perspective de protection internationale accordée au peuple palestinien sous occupation, et alors même que la colonisation et ses manifestations diverses, y compris les attaques violentes des colons israéliens, s’intensifient, que demande-t-on au peuple palestinien de faire ?

Aucun peuple sur terre n’accepterait de coexister avec l’oppression. Par nature, les êtres humains aspirent à la liberté, luttent pour la liberté, se sacrifient pour la liberté. Et la liberté du peuple palestinien n’a que trop tardé.

Israël a choisi l’occupation aux dépens de la paix et a usé des négociations comme d’un écran de fumée pour faire avancer son projet colonial. Il ne peut y avoir de négociations sans un engagement israélien clair de se retirer complètement du territoire qu’Israël a occupé en 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, la fin de l’ensemble des politiques coloniales, la reconnaissance des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris le droit à l’auto-détermination et au retour, et la libération de tous les prisonniers palestiniens.

En solidarité avec la résistance palestinienne, les organisations ci-dessous appellent tous les démocrates épris de justice et de paix à se rassembler à Grenoble, vendredi 23 octobre à 18 heures, rue Félix Poulat

L’impunité d’Israël a assez duré !

La France doit agir en Europe pour la suspension de l’accord Union européenne/Israël

La France doit agir au Conseil de Sécurité pour faire échec au gouvernement de Benyamin Netanyahou ce qui passe par des sanctions tant qu’Israël ne respecte pas le droit international.

La France doit reconnaître l’État de Palestine !

Signataires : ACI-ASADO, Association des élu-es communistes et républicain-es (ADECR), Association France palestine Solidarité (AFPS), APEF, ATTAC Isère, FSU, Femmes égalité, LDH 38, MRAP, PCF, PCOF, PCRF, PG, Pour une alternative à gauche (PAG38), Solidaires, UD CGT

et les organisations membres du Collectif isérois pour la Palestine : ADAFL, Cercle Juif pour une Paix Juste (CJPJ), CCFD Terre Solidaire, CIIP, EELV, Ensemble Isère, Iran Solidarité, les Alternatifs, Les Femmes en Noir, Ligue de défense des droits de l’Homme en Iran (LDH Iran), Ligue internationale des femmes pour la Paix et la Liberté (LIFPL), Mouvement de la Paix, Maroc Solidarité Citoyennes, MRAP, Nil Isère, Union Juive Française pour la Paix, NPA, Secours Catholique-Caritas France, Solidarité avec les groupes d’artisans palestiniens (SGAP)