La crise économique et financière frappe tous les pays avec les mêmes effets pour tous les salariés et les populations les plus fragiles : chômage, précarité, baisse du pouvoir d’achat et mise à mal des solidarités. Plus que jamais se posent la question de la répartition des richesses et celle de la justice sociale.

C’est pourquoi la FSU a appelé à participer à la journée d’actions européenne du 15 décembre à l’initiative de la CES qui est l’occasion de s’opposer aux plans d’austérité, de porter nos revendications pour les retraites, l’emploi et les salaires.

En France, la pauvreté n’a pas reculé depuis plus de 10 ans. Et alors que la précarité se développe, que le chômage touche près de 10% de la population (particulièrement les jeunes), le gouvernement prépare un budget de rigueur qui, loin de répondre aux besoins, aggravera les déficits et fragilisera encore la situation du plus grand nombre.

Ce budget est marqué par la persistance de choix qui accroissent les inégalités, privent les services publics de leurs moyens d’assurer leurs missions et tournent le dos aux besoins réels.

Le gouvernement passe à une nouvelle étape de destruction du système d’enseignement supérieur et de recherche. Au lieu d’augmenter le financement récurrent de l’ensemble des laboratoires et l’enseignement supérieur, il met en place le Grand Emprunt avec l’objectif de concentrer les moyens de la recherche sur 5 à 10 sites universitaires à visibilité internationale.

Ce Grand Emprunt lie une partie du financement des établissements aux intérêts du capital apporté par cet emprunt.

Simultanément, le gouvernement prévoit la transformation de nombreuses autres universités en Pôles Universitaires de Proximité, limités à la professionnalisation au niveau licence.

Pour amener plus sûrement la communauté scientifique et universitaire à participer malgré elle à cette restructuration de l’enseignement supérieur et de la recherche, le budget des organismes de recherche baisse, entraînant cette année une chute des crédits aux laboratoires de l’ordre de 15%.

De même, les budgets des Universités, de plus en plus contraints, vont entraîner une aggravation des conditions de travail et d’études.

Equipex, Labex, Idex… Sous couvert d’ « Excellence », le gouvernement veut focaliser autoritairement le potentiel technologique et d’importants moyens financiers sur quelques opérations visant à favoriser l’innovation et la prise de brevets au bénéfice de quelques grands groupes dont il espère faire les champions industriels de demain.

Cette politique va accélérer la paupérisation de nombreuses équipes et l’abandon de pans disciplinaires entiers.

L’ensemble du dispositif va encore augmenter l’emploi précaire.

Cette situation n’est pas acceptable. Les organisations de l’enseignement supérieur et de la recherche appellent l’ensemble des personnels et des étudiants à s’opposer à cette politique du Grand Emprunt et à l’éclatement de nos universités et de nos laboratoires qui en résulterait.

Plus largement, nous devons réaffirmer notre détermination à défendre les personnels et la qualité du service public et de la Fonction publique afin de contribuer à davantage de justice sociale et de solidarités.

La FSU poursuit sa campagne « le service public, on l’aime, on le défend » par une grande campagne pétitionnaire intitulée « fiers du service public ». Il s’agit de recueillir des milliers de témoignages pour dire en quoi le service public est indispensable pour une société fondée sur la justice sociale et l’égalité et revendiquer les moyens nécessaires à son bon fonctionnement.

Poursuivre la bataille d’opinion et l’action pour les retraites mais aussi pour l’emploi, les salaires, et les services publics sous des formes multiples et diversifiées, c’est l’engagement que nous prenons.