Intersyndicale « enfants migrant.es, à l’école! »

Depuis le 9 décembre, 52 personnes sans-abri occupent le 7 place Laurent Bonnevay , un des bâtiment de l’Abbaye dit « des volets verts », vides depuis 2 ans.

Cette occupation est une réponse légitime à la situation scandaleuse imposée à ces personnes à Grenoble comme ailleurs en France. Un toit, c’est un droit qui est de plus en plus bafoué. Logements indignes, personnes à la rue en plein hiver, familles dormant en bidonville, dans des voitures ou des squats insalubres : nous ne comptons plus les situations inacceptables.

Nous, intersyndicale « enfants migrant.es, à l’école ! » savons par expérience comment la situation du logement et de l’hébergement d’urgence s’est dégradée en France. Nous avons, à Grenoble comme ailleurs en Isère, des dizaines d’exemples d’élèves ayant dû vivre à la rue ou subissant une précarité totale, des relogements répétés, souvent loin de leurs lieu de scolarisation, des périodes d’angoisse face au risque de se retrouver dehors.

Les occupant.es du 7 place Laurent Bonnevay mènent donc une lutte exemplaire, s’organisant à la fois pour faire respecter leurs droits essentiels mais aussi pour exiger pour tous et toutes des conditions de logement digne. Parmi eux, des jeunes scolarisés que nous soutenons depuis des mois dans leurs luttes. Ces jeunes, malgré de nombreuses actions publiques, n’ont pour l’instant reçu que mépris de la part du Conseil Général de l’Isère qui devrait leur apporter son soutien. Ils n’ont reçu que bien peu d’écoute de la part des autres institutions censées leur assurer les conditions minimum pour une scolarisation correcte : rectorat ou préfecture. Aujourd’hui, alors qu’ils se mobilisent collectivement en occupant des logements vides, ils ne reçoivent de la part de la mairie de Grenoble et de la Métro que répression, puisque ces institutions leur ont coupé le chauffage, l’eau et l’électricité qui jusqu’ici fonctionnaient dans ces logements vides.

Nous considérons l’ensemble de ces pratiques institutionnelles comme inacceptables. Nous apportons donc tout notre soutien aux occupant.es et au DAL qui, par son travail, a rendu possible cette occupation.

Nous exigeons, avec les occupant.es :

– un logement digne pour chacun.e

– le rétablissement immédiat du chauffage, de l’eau et de l’électricité dans les logements

– le retour d’un accompagnement sérieux des jeunes majeurs isolés par le Conseil départemental (« contrat jeune majeur »)

– dans l’attente, l’ouverture des internats pour héberger la semaine, et aussi pendant les week ends et les vacances, tou.te.s les jeunes scolarisé.e.s à la rue