La sape du pouvoir d’achat des retraités
Comme celui des actifs, le pouvoir d’achat des retraités se dégrade. Ils subissent de plein fouet les mesures régressives prises à leur encontre : gel des pensions au-delà de 1200 euros, report de la revalorisation des basses pensions, qui avait déjà été repoussée au 1er octobre, hausse de la TVA, instauration d’une taxe de 0,3% pour les retraités imposables (CASA), fiscalisation de la majoration de pension pour les retraités ayant eu trois enfants et plus, suppression de la demi-part fiscale pour les parents isolés, veuves et veufs ayant élevé au moins un enfant… Beaucoup de retraités deviennent imposables sur le revenu avec les conséquences désastreuses que cela entraine : sur la taxe d’habitation, la redevance télé, l’augmentation de la CSG, le prélèvement de la CASA. Les pertes liées à ces mesures viennent s’ajouter à celles qui résultent des réformes des retraites : allongement de la durée de cotisation, réduction des bonifications, décote… Tous les retraités auront à souffrir de la baisse des dépenses publiques et de ses conséquences sur les services publics et la protection sociale.

De l’argent, il y en a
Alors que 220 milliards d’euros de subventions publiques sont données aux entreprises sans aucune contrepartie ni même évaluation de leur efficacité, pour l’emploi par exemple, alors que l’on apprend qu’en 2013 les milliardaires français ont augmenté leur patrimoine de 15% pour atteindre 400 milliards d’euros, alors que les grandes entreprises françaises cotées en bourse ont distribué, au deuxième trimestre 2014, 40,7 milliards de dollars de dividendes à leurs actionnaires, en augmentation de 30,3% par rapport à l’an dernier, et alors qu’au deuxième trimestre 2014 les investissements dans l’économie française ont baissé de 0,8%, le constat s’impose, il y a de l’argent. La France reste un des pays où l’on crée le plus de richesses, mais leur répartition se fait au profit d’une minorité de privilégiés.

La loi sur l’adaptation de la société au vieillissement
Si cette loi vient d’être enfin discutée à l’assemblée nationale, c’est certainement un résultat de la manifestation du 3 juin qui a rassemblé 20 000 retraités à Paris à l’appel des UCR CGT, FO, CFTC, CGC, de la SFR FSU, de Solidaires Retraités, de la FGR-FP, de l’UNRPA et de LSR. C’est aussi le signe que le maintien de la mobilisation des retraités inquiète. Si le texte comporte quelques aspects positifs, il n’est pas, loin s’en faut, à la hauteur des besoins. Centré sur la perte d’autonomie et réduit à la question du maintien à domicile, il évacue totalement celle de la prise en charge en établissement (alors qu’en Isère, par exemple, il manque actuellement 900 places en EHPAD) où les tarifs en vigueur sont exorbitants et le reste à charge pour les intéressés et leurs familles très lourd. Les quelques mesures nouvelles seraient financées à hauteur de 645 millions d’euros (à mettre en regard des milliards cités plus haut) par la CASA payée par les seuls retraités imposables, ce qui est le contraire d’un financement fondé sur la solidarité nationale.

Une nouvelle étape pour l’action
Pour faire suite à l’action du 3 juin, CGT, FO, Solidaires, FSU, CGC, UNRPA, LSR, FGR, CFTC appellent les retraités à se mobiliser dans les départements pour s’opposer à la politique gouvernementale qui s’attaque aux retraités, comme aux salariés et aux chômeurs, mais qui ignore les superprofits qui pourront impunément continuer à être placés dans les paradis fiscaux et utilisés pour spéculer. Ce ne sont pas les mesurettes annoncées (l’augmentation du minimum vieillesse de 8 €, la prime exceptionnelle de 40 € pour les petites retraites ou le remboursement partiel et conjoncturel à certains nouveaux imposables) qui enrayeront la baisse importante du niveau de vie de l’ensemble des retraités !

Dans ce cadre, la SFR-FSU appelle, les retraités à un
Rassemblement le 30 septembre à 15 h,
place André Malraux, à Grenoble

Pour

"-" une revalorisation immédiate et substantielle des pensions.

"-" l’abrogation des dispositions qui génèrent une amputation du pouvoir d’achat des retraités.

"-" une loi sur l’adaptation de la société au vieillissement à la hauteur des besoins, qui apporte des réponses à la question de la perte d’autonomie, tant pour le maintien à domicile que pour l’hébergement en établissement, avec une prise en charge dans le cadre du service public et de la Sécurité sociale.

Si nous sommes nombreux, ce qui est une nécessité aujourd’hui, nous manifesterons jusqu’à la préfecture où une audience à été sollicitée.

Section Fédérale des Retraités (SFR-FSU 38)

En pièce jointe, l’appel national