Merci à Anne Marie GUILLAUME co-secrétaire SNES-FSU 38 pour sa présence (informations sur la carte-loisir) et à Marylène CAHOUET (responsable des retraités FSU au niveau national).

Rapport rapide sur l’Assemblée Générale de la FGR (fédération générale des retraités) le 21 novembre ; la FSU a soutenu ses positions face à une tendance qui tend à accompagner les actions gouvernementales.

Point sur la situation politique et sociale (Elvire Delgado)

La courbe du chômage ne baisse pas et les mesures gouvernementales, ANI, réforme des retraites, augmentation de la TVA au 1er janvier, affectent le pouvoir d’achat des salariés et retraités notamment des faibles revenus. La pauvreté augmente surtout chez les jeunes et les retraités L’évasion et la fraude fiscales perdurent (92 milliards €), 60 milliards € d’exonérations sociales.

20 milliards € de Crédit Impôt Compétitivité Emploi sont distribués aux entreprises sans contrôle ni contrepartie et financés en partie par la hausse de la TVA au 1er janvier. Des mouvements de protestation inquiétants se développent (montée de l’extrême droite, bonnets rouges) alors que les syndicats peinent à mobiliser. Une recherche d’unité syndicale se construit, mais sur quelle base ?

Réforme des retraites 2013 (Jean Claude Lamarche)

Elle a été menée rapidement sans concertation ni débat public. La dégradation se poursuit : augmentation de la durée de cotisation pour les actifs, report de la revalorisation des retraites au 1er octobre, fiscalisation de la bonification accordée aux familles de trois enfants pour les retraités. On note quelques aspects positifs, comme la prise en compte de la pénibilité par attribution de points communiqués par l’employeur, ou l’augmentation des cotisations sociales mais la part patronale sera compensée par la diminution de leur cotisation famille. La mise en place du comité de surveillance des retraites (composé d’experts, créé pour assurer l’équilibre financier, pouvant faire évoluer la durée et les taux de cotisations en fonction de la conjoncture et de manière automatique) pourrait conduire à un système proche du système par points, sans en porter le nom.

Projet de loi d’orientation et de programmation pour l’adaptation de la société au vieillissement (Marylène Cahouet)

Une proposition de loi sera faite en janvier à l’issue de la concertation « marathon » de plus de cinquante associations, partenaires sociaux (dont la SFR et la FSU) ou groupes de pression, en l’absence des représentants des personnes handicapées, non invités.

"-" Première étape en 2015 avec la réforme de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) et de l’Aide à domicile. Ces mesures seront financées à partir de 2015, par les fonds CASA (Contribution Additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie) alimentés par la taxe de 0.3 % sur les retraités imposables. Ces fonds sont actuellement utilisés à d’autres fins. Pour 2014, 100 millions € seront affectés pour les besoins urgents des Âgé(e)s (ils sont 5 millions)

"-" Deuxième étape en 2016 : Accompagnement et prise en charge en établissement.

Garantir à tous un accès aux maisons de retraites, accessibles financièrement. Le financement est prévu « dans le cadre de la réforme de la protection sociale », il doit tenir dans l’enveloppe de la CASA

Philosophie : Accessibilité, autonomie, adaptation. Il faut favoriser le maintien à domicile, les Âgés sont aussi une richesse pour l’économie par la création d’emplois, de nouvelles technologies, et l’investissement de leur épargne dans la silver économie.

Remarques : à aucun moment les ministres ne parlent de service public ou de retraités. les financements présentés montrent que l’on s’achemine vers le traitement des retraités en dehors du système général de la protection sociale (contraire à nos revendications). Rien sur la formation des aides à domicile ni sur la représentativité des âgés (terme utilisé systématiquement par les membres du gouvernement, le mot retraité est exclu de leur langage)

Débats :

Analogies entre la loi sur la retraite et l’ANI : Ils vont dans le sens de favoriser les assureurs privés. Qu’en sera-t-il de la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement ? L’austérité entraine plus d’austérité, on en voit ses effets combinés à ceux de l’ANI dans le département (augmentation du nombre d’heures de travail des employés du conseil général sans compensation et avec suppression d’emplois). L’allongement de la durée du travail s’oppose à l’emploi des jeunes. Le financement de la retraite devrait se faire par le partage du travail et l’augmentation des salaires.

Adaptation au vieillissement : Le maintien à domicile est très coûteux et n’est pas toujours la solution (isolement, discontinuité des aides, coût pour les familles et la personne). Établir un statut des aidants familiaux risque de généraliser ce type de prise en charge. Les nouvelles technologies doivent profiter à tous mais ne peuvent se substituer aux rapports humains. Il faut éradiquer les préjugés sur le coût des retraites de la fonction publique.

Silver économie : Les âgés ne sont ni tous des nantis ni un groupe homogène (de plus en plus de retraités pauvres). Ils sont une génération pivot : aide à leurs parents et à leurs enfants. Si la durée de vie s’est allongée, la durée de vie en bonne santé est en baisse. Le projet de loi ne prévoit pas de mesures de prévention.

Action syndicale : Pourquoi une faible mobilisation syndicale ? Gouvernement et médias assènent qu’on ne peut pas faire autrement, que d’autres pays sont plus touchés, à gauche ceux qui ont d’autres propositions sont peu audibles…

Remobiliser : l’unité syndicale ne peut se faire sur un minimum de revendications, on ne mobilisera pas seulement avec des discours même musclés. Les syndicats de transformation sociale (CGT FSU Solidaires) doivent avoir un projet commun sur les problèmes les plus importants, et particulièrement sur les retraites, où nous sommes confrontés à des projets visant à "unifier" le public et le privé en opposant les uns aux autres pour mieux niveler par le bas. La convergence entre les syndicats (CGT FSU Solidaires) est indispensable afin de peser sur l’union syndicale. Au local, il faut être force de proposition et relais d’information et d’aide pour les retraités.

Elvire DELGADO – Elisabeth HEURTIER