Nous avons été bouleversé-es par les assassinats dans les locaux de Charlie Hebdo, dans la rue et lors de la prise d’otage meurtrière dans une supérette casher.

Nous tenons à apporter notre solidarité aux victimes et à leurs proches. Nous condamnons sans réserve ces actes horribles.

La liberté d’expression est une liberté publique fondamentale. En s’y attaquant avec cette violence meurtrière, cet attentat relève du fascisme. L’attaque de l’Hyper Casher y ajoute l’antisémitisme.

Au delà de la très forte émotion suscitée par ces atrocités, les rassemblements qui se sont organisés partout en France témoignent d’une grande aspiration à la solidarité et d’un attachement fort aux libertés publiques.

Charlie Hebdo n’a pas été attaqué par hasard, il est considéré comme antiraciste et incarnant la liberté d’expression.

Les intégristes espèrent créer un climat raciste afin de faire basculer le pays dans une violence et un communautarisme dont les musulmans seront les premières victimes. Pour ces courants réactionnaires, l’enjeu est l’exacerbation du climat raciste, islamophobe et antisémite.

Nous nous opposons à tous les fanatismes religieux, ainsi qu’à toute assimilation des personnes au nom de leur religion ou de leurs origines à ces actes atroces.

Nous nous opposons à l’instrumentalisation de cet acte à des fins politiques racistes, haineuses ou sécuritaires. Les journalistes de Charlie sont tombés pour défendre la liberté, la démocratie et la laïcité.

Nous réaffirmons le droit d’expression, la liberté de critique, le droit à la caricature et à la satire, dans le cadre de la loi.

Si l’émotion suscite une légitime aspiration au rassemblement, les appels à « l’unité nationale » ou au « front républicain » sont une impasse pour le mouvement social et démocratique.

Ils visent à faire taire la conflictualité sociale et à unir la population derrière des dirigeant-es qui mènent des politiques extérieures impérialistes et des politiques intérieures antisociales.

Ces politiques qui s’accompagnent de stigmatisation raciste et anti-immigré-es, de chasse aux sans-papiers et de harcèlement des Roms, portent une lourde responsabilité dans la montée de la xénophobie que nous vivons aujourd’hui.

Nous nous opposerons à tous les projets de lois liberticides qui amplifieraient le muselage du mouvement social et la surveillance généralisée de la population.

Les libertés publiques, le droit à la protection de la vie privée (communications), la liberté d’expression, de circulation, de manifestation, de grève, ne doivent pas être sacrifiées sur l’autel de la « lutte contre le terrorisme ».

C’est sur la misère économique et sociale, produite en Europe par les politiques austéritaires, que prospèrent toutes les idéologies rétrogrades.

C’est en nous opposant à ces politiques antisociales, en mobilisant massivement les classes populaires, en créant des perspectives de transformation sociale, pour une société juste et solidaire, que nous lutterons le plus efficacement contre tous les fascismes.