Aujourd’hui 1 200 000 personnes âgées perçoivent l’APA (l’Allocation Personnalisée d’Autonomie), et 200 000 la PCH (Prestation de Compensation du Handicap).
Plus de 4 000 000 de personnes sont des aidants bénévoles auprès de proches âgés dépendants et d’enfants ou adultes en situation de handicap.
Et si demain c’était vous !
La situation actuelle n’est pas satisfaisante :
Manque important de personnel.
Maintien à domicile :reste à charge pouvant atteindre 1 800 € mensuel
En établissement : reste à charge en moyenne 2 100 €
Quatre « risques » sont pris en charge actuellement par la Sécurité Sociale :
maladie
invalidité
maternité
accident du travail
Pourquoi la dépendance des personnes âgées et handicapées ne deviendrait-elle pas
Le cinquième risque ?
L’engagement électoral du Président de la République, du 6 avril 2007, semblait aller en ce sens : « Je créerai une cinquième branche de la protection sociale pour consacrer suffisamment de moyens à la perte d’autonomie et garantir à tous les Français qu’ils pourront rester à domicile s’ils le souhaitent. ».
Nous en sommes loin !
La prise en compte de la perte d’autonomie des personnes âgées est l’un des défis de notre société du XXIème siècle.
Pour vivre en société, il faut être solidaire.
La solidarité passe par la protection sociale.
L’aide à l’autonomie, quel que soit l’âge doit rester dans le champ de la protection sociale.
C’est tous ensemble que nous pourrons faire aboutir cette volonté. Que nous propose-t-on aujourd’hui ? Le débat est ouvert.
C’est un risque qu’il faut couvrir, mais pas dans n’importe quelles conditions.
Le rapport de la commission Rosso-Debord de juin 2010, commandité par le gouvernement aux députés, préfigure les choix politiques qui seront retenus lors de l’examen de la prochaine loi.
Ces orientations nous inquiètent, et voici pourquoi :
La prise en compte de la dépendance par la solidarité nationale serait insupportable pour nos finances
La France consacre actuellement 1,1% de son Produit Intérieur Brut (PIB) à la prise en charge de la dépendance. La prise en charge totale doublerait à terme cette somme. Ce qui resterait dans la moyenne constatée dans les pays européens : entre 1 et 3% de la richesse nationale. Il s’agit donc seulement d’un choix de priorités budgétaires et donc politiques.
Il n’est question que des personnes de plus de 60 ans.
L’objectif de suppression de la barrière de l’âge à 60 ans pour les Personnes handicapées, retenu par la loi de 2005 est totalement abandonné. Devenir handicapé après 60 ans ouvrira des droits moins importants que si on le devient avant 60 ans.
Le rapport considère les personnes âgées uniquement comme un coût pour la société.
Vivre plus longtemps est une chance pour chacun, si notre société sait s’y adapter. Les retraités et personnes âgées sont des bénévoles irremplaçables et des consommateurs importants. Une meilleure prise en charge de la perte d’autonomie serait créatrice de milliers d’emplois nouveaux.
Le rapport prévoit le retour au recours sur succession pour les demandeurs d’une allocation personnalisée d’autonomie (APA) possédant un patrimoine d’au moins 100 000 €.
Le recours sur succession existait pour la Prestation Spécifique Dépendance (PSD) et fut supprimé en 2003 car trop de personnes âgées s’en privaient pour ne pas pénaliser l’héritage de leurs enfants. Le recours sur succession est une inégalité selon que l’on a des parents dépendants ou non et une double peine pour ceux qui ont déjà dû passer tellement de temps à s’en occuper comme aidants bénévoles.
Le rapport prévoit la souscription obligatoire d’une assurance privée, ‘perte d’autonomie’ dès l’âge de cinquante ans.
C’est une mesure, voulue et attendue par les assureurs privés. Il s’agit d’une mesure qui ne respecte pas le principe de la solidarité nationale. « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». Pourquoi devront-ils payer chaque mois de 30 à 50 €, ceux qui doivent vivre avec des retraites de 700 ou 900 € tout ceux qui touchent 10 fois plus ?
Le rapport prévoit la suppression de l’APA aux GIR 4 (aide pour la toilette ou les repas) ; soit près de la moitié des bénéficiaires actuels.
Les personnes, aidées pour les actes quotidiens de la vie, bénéficient, grâce à cette aide, d’un accompagnement et d’un soutien. Elles connaitraient rapidement un isolement et une dépendance plus profonds. Cela coûterait en définitive bien plus cher à la collectivité et mènerait à la destruction de milliers d’emplois à domicile.
C’est pourquoi nous voulons un cinquième risque
avec
La création d’une prestation de compensation, universelle et personnalisée (personnes âgées et personnes handicapées), quels que
soient l’âge, le projet de vie et le lieu d’habitation de la personne.
Un financement basé sur la solidarité nationale assis sur tous les revenus (du travail, mais aussi du capital).
Les signataires de l’action :
ADPA Association d’Aide à Domicile des Personnes Âgées
AD-PA38 Association des Directeurs au service des Personnes Âgées
Ainés Ruraux Fédération départementale
ALERTES Association pour la qualité de vie des personnes âgées
ARRBPA Association des Résidents de Reynies et de Bévière
CGT Union Départementale de l’Isère
CGT Santé Union Syndicale CGT Santé et Action Sociale
CLARG Comité de liaison des Associations de Retraités Grenoblois
CODERPA 38 Comité départemental des retraités et personnes âgées
FGR-FP Fédération Générale des Retraités de la Fonction Publique
FNAR Fédération Nationale des Associations de Retraités
FRANCE ALZHEIMER de l’Isère
FSU 38 Fédération Syndicale Unitaire
MUTUALITÉ FRANÇAISE Union Territoriale de l’Isère
ODPHI Office Départemental des Personnes Handicapées de l’Isère
OMR Office Municipal des Retraités d’Eybens
UDIPRA Union de Défense des Intérêts des Pré-retraités et Retraités UFR
UDCCAS Union Départementale des CCAS
UTR-CFDT Union Territoriale des Retraités CFDT de l’Isère
UNA Isère Union nationale de l’aide, des soins, et des services à domicile.
UNION DES RETRAITÉS CFTC
UNSA Union Nationale des Syndicats Autonomes
UNRPA Union Nationale des Retraités et Personnes Agées
USRI CGT Union Syndicale des Retraités de l’Isère CGT
C’est un effort supportable pour les finances publiques.
C’est une solution prioritaire de justice sociale.
Plus d’informations sur le site : www.alertes38.org, onglet « 5ème risque-Isère »
alertes – Grange du château – 8 rue du Château – 38320 EYBENS